Lettre d'information des Acteurs du Sport N° 458

Publié le 20 Juin 2014

Lettre d'information des Acteurs du Sport N° 458

Où sont passés les spectateurs?

La FIFA aurait-elle trompé son monde sur la réalité des chiffres? Ou se plairait-elle à jouer sur les mots? Officiellement, la Coupe du Monde de football 2014 au Brésil a fait le plein de spectateurs. Avant même le match d’ouverture, la Fédération internationale était fière d’annoncer que 2,9 millions de billets avaient été vendus. Elle précisait même que seulement quelques milliers de places, environ 9 300, n’avaient pas trouvé preneurs.

Mais les images des premières rencontres du Mondial laissent une impression très différente. Les tribunes n’y sont pas pleines, loin de là. Pour le match Suisse-Equateur, dimanche 15 juin à Brasilia, le stade de 72 500 places semblait seulement aux deux-tiers rempli, alors que la FIFA avait annoncé une affluence de 68 351 spectateurs. Selon la presse anglaise, il restait encore des billets à vendre sur Internet quelques heures avant le début de la rencontre entre l’Argentine et la Bosnie. Et plusieurs milliers de sièges pourraient rester vides à Manaus, au coeur de la forêt amazonienne, la ville la plus difficile d’accès de la Coupe du Monde brésilienne.

Pressée de s’expliquer, la FIFA campe sur ses positions et assure que plus de 2,9 millions de places ont effectivement été distribuées. Mais il semble que beaucoup d’entre elles n’aient pas été vendues. La vente des billets au public brésilien a rencontré un immense succès, mais il n’en est pas de même pour les quotas attribués aux pays étrangers. Le quotidien The Independentrapporte ainsi que seulement 200 billets ont été achetés par les spectateurs italiens pour le match Angleterre-Italie, samedi 14 juin. La Fédération italienne en avaient reçu 2500. Elle a rendu les invendus.

Combien seront-ils, les spectateurs réellement présents dans le stade de Manaus, pour Cameroun/Croatie le 18 juin, ou pour Suisse/Honduras le 25 juin? Selon la FIFA, le stade sera plein. Dans la réalité, rien n’est moins sûr.

Lettre d'information des Acteurs du Sport N° 458

Un stade connecté pour vivre autrement les matchs de l’Olympique Lyonnais

Revoir les actions sous tous les angles sur sa tablette ou commander son sandwich avec son smartphone, tout cela sera désormais possible dans le nouveau stade de Décines.

Un plaisir sportif décuplé grâce à la high-tech : c’est ce que pourront vivre, de manière interactive, les supporters de l’Olympique Lyonnais dans le nouveau stade de Décines en 2016. Sur la pelouse, sur leur téléphone portable ou leur tablette, sur les 300 écrans qui seront disséminés dans les loges et les coursives de l’enceinte sportive entièrement connectée. 25.000 connexions pourront être effectuées simultanément grâce à une infrastructure wi-fi dense de 500 bornes disposées au pied et sur la toiture des tribunes. Une couverture zonale au plus près des spectateurs qui leur permettra de suivre et de revivre sous des angles différents et au ralenti chaque but ou action de leur équipe favorite. Le logiciel Stadium Vision supervisera cette multidiffusion. La retransmission du match pourra être personnalisée sur les écrans de chacune des 150 loges. Chaque spectateur pourra suivre sur sa tablette ou sur son portable le déroulement du match ponctué de statistiques et de spots publicitaires, et envoyer des messages sur Facebook ou Twitter, des encouragements en direct sur les deux écrans géants installés au bord du terrain.

Place de parking géolocalisée

Cette expérience multimédia commencera dès la réservation de sa place sur Internet. Avec son billet dématérialisé, chaque supporter pourra suivre les indications sur son portable pour rejoindre son siège et retrouver facilement sa place de parking géolocalisée. Il pourra également commander de sa place une boisson et un sandwich qu’il ira retirer à la buvette et payer avec son smartphone. Les supporters pourront participer à de nombreux sondages pour élire notamment le joueur du match et être sélectionnés afin de remettre ce titre sur la pelouse.

Tous ces flux d’informations et ces services seront gérés par une régie de 100 m2, 2 salles de serveurs, et des systèmes d’information dont le developpement, externalisé, font l’objet d’un contrat de location financière d’un montant de 8,23 millions d’euros. Un fonds d’innovation est également en projet. Doté d’un budget annuel de 200.000 euros, il devrait contribuer à développer de nouveaux services à partir des données récoltées avant, pendant et après les matchs, afin de séduire les fans de la génération Y, les réseaux sociaux étant pleinement associés à cette nouvelle façon de vivre une rencontre. Les applications numériques pourraient dégager plus de 70 millions de revenus par an dans cinq ans. Une compétition commerciale tout aussi cruciale pour l’avenir de l’Olympique Lyonnais.


En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/thema/entreprise-digitale-2/0203545110326-un-stade-connecte-pour-vivre-autrement-les-matchs-de-lolympique-lyonnais-1011044.php?HZzxRvffo4uB4oGo.99

Lettre d'information des Acteurs du Sport N° 458

Les difficultés du VAFC : quel coût pour la collectivité, au final?

PUBLIÉ LE 15/06/2014

Philippe Guilbaud et Didier Crasnault (photo)
http://www.lavoixdunord.fr/region/les-difficultes-du-vafc-quel-cout-pour-la-ia27b0n2209655


De l’argent public pour sauver une société privée ? Le raccourci est facile, même si on imagine bien quelques détours pour se conformer à la loi. Mais si le projet pour maintenir VA en Ligue 2 se maintient, Valenciennes Métropole pourrait racheter le centre de formation du club (coût de construction avec le centre d’entraînement des professionnels : 9,8M €). Rappelons qu’elle avait octroyé une aide de 2,5 M € pour aider au financement du centre de formation en 2009.

On peut y ajouter les 75 M € du stade (55M € pour Valenciennes Métropole et 20M € pour la région). Un magnifique ouvrage qui allait au-delà du simple outil donné au club, comme le soulignait Valérie Létard, la présidente de l’agglo lors de son inauguration : « Le stade du Hainaut offre aujourd’hui au territoire du Valenciennois et à tout le Hainaut le symbole de notre dynamisme et de notre renouveau. C’est notre image et l’attractivité de notre territoire que ce nouveau stade va exporter. »

Les investissements publics pour le VAFC ont donc été conséquents ces dernières années et il est difficile d’évaluer les retombées positives qu’ils ont engendrées.

Le spectre du Mans

En cette période délicate pour le club, le soutien de l’agglo est surtout une manière d’éviter une image néfaste qui serait donnée par un dépôt de bilan sans compter le surcoût qu’il engendrerait.

L’exemple du Mans est terrible : le stade, payé 104 M € en 2011 est aujourd’hui vide après le dépôt de bilan du club en 2013 (la promesse de rachat du centre de formation ne l’a pas aidé à se sauver). Et pire, la ville est sommée de rallonger d’1M € (soit 2,1M €) sa subvention à Le Mans Stadium pour le fonctionnement à vide du MMArena.

Un dépôt de bilan coûterait cher à l’agglo, autant en image que pour ses finances.

Dans le cadre de la délégation de service public (DSP) entre VA, Vert Marine (le gestionnaire du stade du Hainaut) et Valenciennes Métropole, l’agglo espérait avoir un retour sur son investissement via les revenus générés par Vert Marine. Le club verse un loyer d’environ 1,7M € à Vert Marine pour la gestion et l’entretien du stade. Le délégataire reverse, lui, 50 000 €HT par an à l’agglo et 50 % des recettes supérieures à 200 000 €, sans compter 245 000 à 645 000 € (selon la qualité de l’exercice) au titre du supplément de recettes.

La convention prévoyait en revanche un versement de 30 000 € HT de l’agglo à Vert Marine au titre de la perte de recettes dans le cadre d’une mauvaise saison en L2. En-dessous de la Ligue 2, le cas n’a pas été étudié… Mais il pourrait très bien coûter aussi cher qu’au Mans. Au lieu de rentrer de l’argent, il faudrait en ressortir. C’est tout l’enjeu de la L2…

LES DOULOUREUX PRÉCÉDENTS DU MANS ET GRENOBLE

Avant le VAFC, d’autres clubs ont été en difficulté, et ont fini par être rétrogradés par la DNCG : Strasbourg (aujourd’hui en CFA), Le Mans (DH), Grenoble (CFA) par exemple.

Grenoble et Le Mans disposaient de stades récents. Le stade des Alpes (2008, 20 000 places, 80 M €) a été payé par la ville et lui coûte 2M € de fonctionnement par an. Une DSP depuis 2012 devrait le viabiliser surtout que le rugby de Grenoble (top 14) va s’y installer pour deux ans.

Au Mans, le MMArena (2011, 25 000 places, 104 M €) a été payé par Vinci, la Ville pour 31,8 M € (région et département 8,76M €) plus 1,3M € par an versés dans le cadre du financement du stade ainsi que les 2,1 M € à Le Mans Stadium, filiale de Vinci qui gère le MMArena.

Rédigé par Master SEST

Publié dans #Lettre d'information des Acteurs du Sport

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